Arrivé comme agent libre au Borussia Dortmund, et fort de son expérience parisienne et de la Ligue des Champions, Thomas Meunier devait encadrer les jeunes et assurer la succession d’Achraf Hakimi. Une saison bientôt complète plus tard, le constat est simple. Le Belge vit une aventure compliquée où il est désormais numéro 4 dans la hiérarchie à son poste…
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L’aventure de Thomas Meunier au Borussia Dortmund ne se déroule pas vraiment comme prévu. Recruté pour ses qualités de défenseur-attaquant, son expérience en Ligue des champions et libre de tout contrat, le Belge apparaît comme une très bonne affaire à tous les niveaux techniques et économiques. Mais cette première saison en Allemagne se termine lentement et la situation est claire. Meunier (29) déçoit, comme l’ensemble de la BvB à quelques exceptions près. Arrivé pour être titulaire et encadrer cette jeune équipe, il est désormais relayé comme numéro 4 dans la hiérarchie à son poste. Un sacré échec.
Rétrospectivement, le départ de Lucien Favre en décembre l’a blessé. Dans une galère dans le couloir droit de cette défense à 4 ans, il a vécu ses premiers mois avec difficulté, recevant notamment une pluie de critiques avec la défaite de son équipe face au Bayern (2-3) le 7 novembre. sur le banc de Borussen lui coupa le peu de crédit qu’il lui restait. Toujours titulaire en janvier, il est également victime d’une petite blessure au genou qui le condamnera pour la fin de la saison. Depuis ce pépin physique, il n’a commencé que 2 matchs de Bundesliga pour une nouvelle défaite contre le Bayern et un match nul à Cologne.
Numéro 4 dans l’esprit de Terzić
En janvier déjà, il avouait vivre un début d’aventure délicat, évoquant la fin de saison tronquée en France, une forme physique pas encore optimale et un manque de statistiques offensives. Cette fois, c’est carrément le temps de jeu qui fait défaut. « Ce n’est pas le Miller des grandes soirées. Ici depuis janvier, blessures, je n’ai pas joué beaucoup de matches. Je joue un match de temps en temps. Je manque de rythme, c’est compliqué », a noté le l’ancien club de Bruges au micro de la RTBF lors de la dernière trêve internationale, où il a pu jouer 180 minutes sous le maillot des Red Devils contre la Biélorussie et le Pays de Galles, avec deux passes décisives dans le match.
En sélection, Meunier évolue dans une position plus offensive dans le piston droit d’un 3-4-3. De lui-même, il admet s’y sentir mieux. «La première partie de la saison, j’ai tout joué mais j’ai joué comme un défenseur. Ce n’est pas ce qui me convient. Je fais partie d’une équipe qui doit jouer, beaucoup plus offensive que les autres. Je dois avoir cet apport supplémentaire, montrer mes qualités offensives. Je suis responsable de mes propres performances, mais sur le terrain, personne ne joue seul. Si mon coéquipier avec qui j’aurais le plus de contacts sur le terrain n’est pas en grande forme, si Jadon Sancho est devant moi et qu’il est complètement éteint, mon jeu sera pourri, autant que le sien. «
En Belgique, on s’inquiète
Il n’en reste pas moins que depuis la parenthèse de sélection, l’arrière-droit ne joue plus du tout. Dépassé par le jeune Mateu Morey, qui a vécu un match compliqué, il est entré à dix minutes de la fin du match aller contre Manchester City mais est resté sur le banc au retour. Pour remplacer le jeune Espagnol, Terzić lui a préféré Thorgan Hazard. Pire encore, la situation s’est dégradée ces deux derniers week-ends en Bundesliga. Lors de la défaite face à l’Eintracht Francfort, c’est Emre Can qui a joué en retour. Puis Morey a pris la place, complété en fin de match par le vétéran Łukasz Piszczek lors du succès serré contre Stuttgart. A chaque fois, Meunier se contentait de regarder ses partenaires.
En Belgique, on commence à s’inquiéter. A deux mois de l’euro, cette situation risque de peser dans les décisions de Roberto Martinez. « C’est un peu le signe de la descente aux enfers. Il semble clair qu’Edin Terzic ne l’a pas du tout pour le moment. Cela devient même humiliant quand Mateu Morey passe devant vous, puis Emre Can, puis Pizsczek, alors maintenant Hazard », a regretté l’ancien international Thomas Chatelle cette semaine sur Proximus Sport, le diffuseur de la Ligue des champions dans le pays.« Les Diables ont les ailes clouées au sol », ajoute-t-il aujourd’hui dans sa chronique pour le DH. Achraf Hakimi n’est pas une tâche facile.
Quel avenir pour Meunier ?
Outre l’Euro, l’ancien parisien doit aussi se demander ce que le Borussia Dortmund fera de lui cet été, surtout sans se qualifier en Ligue des champions. Sous contrat jusqu’en 2024, un joueur de son calibre ne peut se contenter d’un rôle de remplacement, son salaire pesant évidemment sur les finances du club. L’arrivée de Marco Rose cet été guidera sans aucun doute la décision de la direction et du Belge de 29 ans. Issu de l’école Red Bull, l’entraîneur allemand prône un football offensif qui pourrait convenir à Thomas Meunier mais il lui faut encore retrouver la forme. Et c’est à lui de mener ce combat.