A 12 heures au siège parisien de la Ligue de football professionnel (LFP), le constat était définitif et cruel pour les dirigeants du football professionnel: seule une poignée de représentants ont fait le déplacement pour répondre à l’appel d’offres pour les droits TV de la Ligue 1 et Ligue 2.
Et les principaux acteurs du marché, en tout cas ceux attendus par la Ligue, semblent avoir décliné l’invitation …
Mais le comité de pilotage, dans lequel figurent Jean-Pierre Caillot, le président de Reims, ou Jean-Michel Aulas, le patron de l’OL, a indiqué qu’il y avait des « enveloppes ».
«La dernière fois qu’il y a eu un invité surprise, pourquoi n’y en aurait-il pas maintenant?» Dit Caillot.
Et Aulas a ajouté: « L’important, c’est qu’il y en a plein d’autres », faisant référence à l’absence de Canal + et de beIN Sports.
Beaucoup plus ? Oui mais qui? Nous faisons le point.
Ils ont participé à l’appel d’offres
– JEAN-MICHEL ROUSSIER: le directeur éditorial de Téléfoot, ex-président de Marseille et Nancy, a répondu à l’appel d’offres en son nom propre, et non pour le compte de Mediapro. Mais les détails de sa proposition financière n’ont pas été divulgués.
– IKF TV: un représentant de la « Fédération Internationale de Kikadi » a déposé une offre de … 156 euros pour l’ensemble des lots mis en vente. Tout sauf un canular, mais cela n’ira pas au-delà du stade du trajet, ce montant n’ayant aucune chance de gagner un match.
– AMAZON: le géant du web qui commence à investir dans les droits sportifs, a été le plus cité parmi les acteurs ayant la capacité financière d’atteindre les montants voulus par la LFP, mais ses incursions ailleurs en Europe restent limitées. L’offre d’Amazon a été jugée «particulièrement intéressante» par le comité de pilotage.
– DAZN: la plateforme de streaming sportif, surnommée «le Netflix du sport», qui semblait plus intéressée à sécuriser ses droits en Italie, a enfin tenté une première incursion sur le marché français.
– DÉCOUVERTE: le groupe de médias américain, qui comprend notamment Eurosport, a déjà diffusé du football en France (Ligue 2 et Coupe de France notamment).
Ils n’ont pas répondu
– CANAL + et BEIN SPORTS: les deux chaînes n’ont pas participé à l’appel d’offres pour les droits TV de Ligue 1.
La chaîne cryptée, qui conteste les termes de la procédure de consultation de marché lancée par la LFP le 19 janvier dernier, n’a pas voulu l’être.
Le groupe qatari, dont le patron Nasser Al-Khelaïfi est aussi celui du Paris SG, n’a pas déposé d’offre pour la reprise de L1, ni pour L2 non plus.
– ALTICE: le groupe auquel appartient RMC Sport n’a formulé aucune proposition lundi. Altice n’avait pas participé au précédent appel d’offres en 2018 et, après des achats très agressifs ces dernières années (Championnat d’Angleterre, Ligue des champions, etc.), affiche beaucoup moins de dépenses.
– M6 et TF1: les deux groupes privés, s’ils se proposaient de faire office d’intérim entre Mediapro et le nouveau diffuseur, ont confirmé à l’Agence France-Presse qu’ils n’avaient pas l’intention d’acquérir L1.
– ORANGE: à une heure citée par certains médias, l’opérateur n’a pas répondu: «On est loin de ce processus», a déclaré son PDG, Stéphane Richard.
– FRANCE TELEVISIONS: le groupe audiovisuel public, comme TF1 et M6, avait également proposé de diffuser en clair les matchs de Ligue 1 ou de Ligue 2. Mais cela ne va pas plus loin.