Jean-François Vulliez, directeur du centre de formation de l’OL : « mettre le plus de jeunes possible da (…)

Jean-François Vulliez, directeur du centre de formation de l'OL : « mettre le plus de jeunes possible da (...)

Ce qui suit cette annonce

Foot Mercato: pouvez-vous vous présenter et expliquer les différentes missions de l’Olympique Lyonnais?

Jean-François Vulliez: Je suis directeur de l’Académie de l’Olympique Lyonnais depuis 2017. Je suis dans le club depuis dix ans. Ma mission est d’appliquer la politique sportive déterminée par le comité exécutif du club, c’est-à-dire la gestion d’une structure sportive mixte qui s’applique à la gestion des entraîneurs et des jeunes sur cinq éléments principaux. Le premier concerne le périmètre sportif et les performances. Le second s’applique au domaine de l’éducation, à la fois à la citoyenneté et à l’éducation. Troisièmement, c’est le périmètre administratif et logistique. Quatrièmement, il y a le développement international. Et enfin, dans le cinquième, c’est le périmètre de la vision, du développement du projet pour toujours avoir une longueur d’avance sur le développement de la formation, qui est un espace à la fois de recherche mais aussi d’échange et de réflexion pour toujours se fixer des objectifs pour l’entraînement à l’Olympique Lyonnais. Ce sont donc les cinq éléments inhérents les plus importants pour coordonner et gérer l’optimisation de votre projet de formation. Pour réussir, notre système Académie doit être en contact permanent avec le secteur de la gestion du sport, notamment avec Vincent Ponsot (directeur général du football), et avec le secteur professionnel pour tout ce qui concerne la post-formation et l’accès de nos jeunes à des équipes professionnelles. Ce sont deux éléments principaux pour la réussite du plan d’entraînement et l’accès au haut niveau des joueurs. Mon rôle est d’être garant de la pérennité du patrimoine de la formation olympique, d’être un visionnaire et un catalyseur pour emprunter les chemins de l’évolution et gérer les personnes, avec leurs forces et leurs faiblesses. La coopération entre les forces, l’intelligence collective du personnel, l’autodiscipline et l’auto-motivation des personnes sont des facteurs clés de succès.

FM: aujourd’hui, comment décririez-vous l’ADN olympique?

J-F.V: L’ADN olympique s’est construit au fil du temps. Elle est liée à un territoire, la métropole lyonnaise. L’ADN olympique correspond à l’histoire de Lyon, qui est à la fois une histoire pleine d’ambitions et d’innovations. Le Lyonnais est une esthétique, il a une culture de la beauté et cela se reflète dans le jeu, qui doit être à la fois offensif et spectaculaire. Nous sommes à la croisée des chemins entre trois éléments, c’est Rémi Garde qui l’a dit. Le jeu offensif, le jeu de spectacle et la formation des jeunes, qui doivent jouer dans cette équipe. Donc, une fois que nous avons décidé de ces trois facteurs, il faut mettre des fonds, offrir une garantie de formation qui permette de construire la culture à la fois de l’entraînement et du combat qui est en place dans l’entraînement depuis 40 ans. , pour pouvoir conserver notre patrimoine dans les années à venir. Il y a un ADN lié au territoire et à l’équipe professionnelle, puis il y a un ADN lié au club et à sa formation. Tout doit être cohérent et cohérent. Dans l’ADN de la formation, il faut pouvoir capitaliser sur tout ce qui est en place depuis longtemps en termes d’excellence, de contenu de formation. Nous devons conserver cet héritage, tout ce qui a fonctionné et fonctionne encore pendant que nous développons les choses qui permettent aux joueurs de continuer. Ce sont des éléments liés à l’accompagnement, notamment dans le domaine mental, avec l’appui des domaines technologiques au niveau athlétique et vidéo. Tout cela signifie que les joueurs d’aujourd’hui peuvent avoir un support beaucoup plus avancé qu’il ne pouvait l’être il y a quelques années. Cela est dû à la réflexion et à l’apparition de nouveaux outils, qui ne remplacent pas ce qui a été fait, mais qui permettent d’appuyer de manière un peu plus précise, plus méthodique et individuelle la personnalité et le potentiel de chacun. Cela signifie continuer à capitaliser sur ce qui a été fait dans le passé alors que nous mettons en œuvre des changements sous forme de leadership, de pédagogie, de coaching et d’outils qui nous permettent d’évoluer vers l’accompagnement des jeunes joueurs au plus haut niveau.

FM: comment la méthode d’entraînement d’un joueur s’est-elle développée entre il y a dix ans et 2021?

J-F.V: il n’a pas forcément évolué sur le terrain. Nous continuons à utiliser la méthode olympique sur le terrain qui est basée sur la discipline, le jeu, la technicité, la créativité et l’intensité. Nous l’avons fait évoluer en étant un peu plus précis sur le développement du jeune garçon dans son parcours. C’est surtout dans la partie accompagnement qui a beaucoup évolué. La partie mentale, la vidéo, l’aspect technologique, le travail individualisé, en liant les deux empiriques, car il faut garder ce côté empirique, qui fonctionne bien depuis des années avec des gens qui sont partis ou qui sont encore là, et le théorique ou page expérimentale afin de continuer à évoluer. L’équilibre est vraiment de garder ce qui a été très bien fait en termes de culture de formation et de lier un peu plus de nouvelles pratiques dans la capacité à lier une meilleure connaissance des profils des jeunes au niveau mental, capacité motrice et d’apprentissage, un modèle basé sur le jeu. travailler avec le développement athlétique et technique compensatoire. Développer le joueur dans le jeu en combinant le potentiel cognitif, technique et athlétique sous une forme intégrée et dissociée. Il y a donc un équilibre à trouver en ce qui concerne la programmation de la formation, le support des joueurs, compte tenu des spécifications des catégories.

Gérer un marché des jeunes de plus en plus concurrentiel

FM: de nombreux autres points ont évolué aujourd’hui, comme la gestion des réseaux sociaux, l’entourage, mais aussi le marché des jeunes joueurs. Comment faire exactement pour éviter la fuite de vos talents?

J-F.V: le jeune garçon doit aimer porter le maillot olympique. Ce que l’on remarque, c’est que les joueurs arrivés jeunes aux JO, à l’école de football, à l’entraînement ou ceux qui jouent des tournois avec nous, ont vraiment le cœur de Lyon. Ils porteront ce maillot au Groupama Stadium. Ils adorent ce club parce que c’est là qu’ils ont grandi la plupart du temps. En revanche, sur les meilleurs joueurs, il peut effectivement y avoir des demandes externes du fait de certains clubs, français ou étrangers, désireux de prendre les meilleurs joueurs de France. Mais c’est aussi dû au nouveau modèle de nombreux agents qui mettent les clubs en compétition pour les joueurs, notamment pour les aspects contractuels. Quand on a un agent et une famille qui adapte des projets sportifs et éducatifs à un projet contractuel, on a des succès. Le succès dépend de cette part tripartite entre le club, la famille et l’environnement du joueur, ce qui signifie que lorsqu’il y a osmose et harmonie dans les discussions, garantie des étapes d’apprentissage et de construction pas à pas du projet, on se rend compte que c’est une réussite pour le joueur. Cela pourrait être aux Jeux Olympiques, car à un moment donné, il a le potentiel de réussir aux Jeux Olympiques, ou cela pourrait être ailleurs, car à un moment donné le joueur n’a pas le potentiel de réussir aux Jeux Olympiques, auquel cas nous sont d’amener le joueur vers un autre projet afin qu’il soit dans les meilleures conditions et qu’il ait le temps de jeu nécessaire pour devenir joueur professionnel. Notre mission est de former des jeunes à devenir des joueurs de football professionnels. Nous savons que très peu réussiront. Nous voulons qu’ils soient formés à ce métier dans notre club et qu’ils jouent à l’Olympique Lyonnais. Après cela, il y en a un certain nombre qui ne peuvent pas et qui seront référés à d’autres clubs. Mais vraiment, lorsque nous avons une cohérence et une harmonie dans les discussions et les actions, nous avons de plus grandes chances de succès.

FM: Cependant, il est très difficile d’évaluer le potentiel et le talent de ces jeunes …

J-F.V: Parfois, il y a des lacunes dans l’évaluation du joueur. C’est ce qui est le plus difficile dans le football. Évaluer un joueur que l’on souhaite recruter est compliqué. Nous ne connaissons pas les capacités d’apprentissage du joueur. Vous devez l’avoir avec nous pendant un an ou deux pour voir comment cela évolue. Parfois, il y a des retards de maturité, de capacité physiologique et psychologique pour certains joueurs qui se développent plus tard. Il faut donc être patient. C’est pour cette raison que lorsque vous travaillez l’être humain de manière très subjective, nous pouvons avoir des lacunes d’évaluation avec la famille ou l’agent. Lorsqu’il y a des trous trop grands, il peut y avoir une rupture. Mais en général, quand il y a une vision cohérente, on voit qu’on va souvent au bout des projets aux JO. Dans tous les cas, nous avons beaucoup plus de chances de réussir lorsque nous nous unissons, lorsque nous mettons le jeune au cœur du projet sportif et éducatif, que lorsque nous ne discutons que de projets contractuels, et oublions que le jeune reste un jeune avec toutes leurs forces et leurs faiblesses à l’adolescence. Personne n’est sûr qu’il sortira au niveau professionnel, L1, L2, Ligue des champions. Nous pouvons avoir de la conviction, mais très peu de sécurité.

FM: Lyon a eu beaucoup de succès avec plusieurs joueurs formés ici comme Karim Benzema, Alexandre Lacazette et Corentin Tolisso. J’imagine que c’est une fierté pour le club, mais aussi un exemple à suivre pour tous les jeunes que vous avez au centre.

J-F.V: Oui, c’est aussi pourquoi je pense que de nombreux jeunes se reconnaissent. Nous avons des générations successives. Nous ne venons pas nécessairement des meilleurs joueurs de chaque génération. En deux ou trois générations, nous parvenons à libérer un ou deux meilleurs joueurs. Au final, les jeunes de l’académie connaissaient ces joueurs, c’est donc une forme d’identification. Les Lyonnais étant fiers de jouer dans leur club, les jeunes Lyonnais, professionnels aux JO ou désormais dans d’autres clubs, parlent souvent de leur stade et de leur club préféré. Il y a aussi une identification aujourd’hui via les réseaux de nos jeunes. C’est une force qu’il faut mettre en valeur, ce genre tel qu’il est dans notre club. Nous avons régulièrement des joueurs de haut niveau capables de jouer dans la première équipe. C’est une attente des fans et de l’académie. C’est dans notre culture.

FM: ne regrettez-vous pas parfois d’avoir lâché quelqu’un qui a fini par percer ailleurs, ou vous dites-vous que vous avez fait le boulot et que ça représente un peu? Aussi les Jeux Olympiques en étant ailleurs?

J-F.V: Oui, c’est exactement ça. Vous devez être honnête, parfois nous pouvons être frustrés. Nous ne devons pas le regretter, car à un moment donné, chacun a sa manière. Lorsqu’ils sortent ailleurs, on se dit qu’au final on a plutôt bien travaillé, et qu’ils représentent les JO dans un autre club. Mais au moins, ils savent où ils sont allés. C’est ça qui est important. Alors oui, il peut y avoir un léger sentiment de frustration à un moment donné, mais nous nous concentrons sur le travail. Il y en a qui ont l’occasion de passer aux Jeux olympiques et d’autres qui ne le feront peut-être pas à un moment donné. Vous devez le prendre de manière très terre-à-terre. Nous n’avons pas le temps de nous attarder sur ce point. Par contre, il faut toujours comprendre quelles sont les raisons pour lesquelles des jeunes qui auraient pu s’installer à moyen terme dans notre équipe professionnelle. Cela nous appartient dans le contexte, Pro-secteur, secteur Academy et Management.

FM: ces dernières années, les JO ont régulièrement été au sommet ou sur le podium du classement des gymnases français. L’année dernière, le club a terminé troisième. J’imagine que l’un de vos objectifs est de maintenir ce niveau et de viser la première place.

J-F.V: Le but est d’être le premier. Mais l’objectif est avant tout d’être dans l’excellence au quotidien. Si nous sommes en compétence tous les jours, cela se rapprochera probablement de la première place. Vous devez avoir une vision au-delà de la première place ou d’un classement. Vous devez avoir une vision de l’excellence, que vous pouvez réaliser chaque jour avec l’ensemble de la direction et avec notre direction. Que ce soit du dépistage, car nous dépendons de la qualité de notre dépistage, puis de la formation interne pour amener nos joueurs au plus haut niveau. Je pense que notre vision est la suivante, c’est l’excellence. Ce n’est pas un classement. L’important est de penser chaque jour à l’excellence et de se dire: «Que pouvons-nous faire aujourd’hui pour continuer à bien faire de l’exercice?» Ce qu’il ne faut jamais oublier, c’est la capitale olympique, qui doit être préservée et protégée, tout en travaillant à mettre en place une méthodologie qui puisse permettre à nos jeunes d’avancer. C’est pour cette raison que nous avons créé il y a deux ans une unité de méthodologie qui guide le travail et protège l’ADN olympique et l’héritage du club, tant dans la culture de l’entraînement que dans la culture du jeu que nous devons transmettre aux jeunes et à l’avenir.

les superviseurs. Tout doit être coordonné pour que dans nos réflexions quotidiennes, hebdomadaires ou mensuelles nous puissions mettre en place le meilleur contexte pour que le jeune continue à se développer. C’est aussi mon rôle de garantir cette continuité et cette cohérence. Nous ne pouvons pas expérimenter et faire de nouvelles choses tout le temps. C’est dangereux. Nous devons capitaliser sur notre cœur de métier, la formation. Nous avons mis en place des hypothèses expérimentales sur une ou deux catégories plus jeunes pour voir si cette expérience peut fonctionner et ajouter de la valeur à notre patrimoine de formation. C’est tout le problème.

FM: Vous avez une saison spéciale à l’académie avec la crise du covid-19. Comment vous organisez-vous avec les différentes catégories de jeunes? Quelles mesures sont en place?

J-F.V: nous avons eu la chance grâce à notre association et à notre ministère de pouvoir continuer à pratiquer, donc à nous entraîner et à jouer quelques matchs compétitifs contre d’autres gymnases. Nous dirons que nous avons réussi à traverser cette saison, même si je pense que cela aura des conséquences sur l’entraînement. Quand on ne peut pas jouer une saison compétitive, c’est difficile car la compétition est grande. C’est particulièrement le cas pour la réserve qui joue dans le championnat adulte, et nous avons disputé peu de matches contre des adultes cette saison. Cela aura donc des conséquences. Aujourd’hui, c’est comme ça. Nous avons essayé de mettre en place des outils pour maintenir un niveau de compétition, le niveau d’engagement des joueurs à l’entraînement et pour jouer quelques matchs. Maintenant c’est comme ça, et il faut passer à autre chose.

FM: En mars 2020, le centre de fitness a dû fermer ses portes. Cette expérience vous a-t-elle aidé à mieux faire face cette saison?

J-F.V: Oui, mais c’est un peu comme tout le monde je pense. Nous avons appris quand l’épidémie est passée. Nous avons appris à mieux anticiper les mouvements de barrières, les tests PCR, l’isolement, à être plus exigeants, à gérer l’apprentissage à distance. Nous nous attendions à mieux gérer nos salles, les vestiaires pour éviter, par exemple, d’avoir 25 joueurs dans la salle de musculation en même temps. Ce sont des choses différentes auxquelles nous nous attendions mieux à partir de juillet et août 2020, lorsque nous avons repris l’activité. Nous voulions vraiment éviter de fermer notre académie et de permettre à nos jeunes de continuer leurs activités. Nous avons eu des cas de covid, comme dans tous les gymnases. Mais nous avons eu la chance d’être sauvés au fil du temps. Nous avons eu quelques cas par semaine pour éviter les grappes. C’était important pour que nous puissions éviter de fermer. Comme tout le monde, ce fut une période difficile à traverser. Il faut mettre les choses en perspective, on a la chance d’avoir une bonne santé et de jouer au football dans un bon contexte et dans un grand club. Nous sommes privilégiés, nous devons donc prendre les choses du très bon côté et être positifs et espérer pouvoir reprendre une activité normale la saison prochaine. Il faut vraiment mettre les choses en perspective.

FM: vous en avez parlé peu de temps auparavant, mais cette saison, les joueurs sont en retard. Est-il possible de compenser cela?

Une équipe pro 100% un jour ?

Une équipe pro 100% un jour ?

J-F.V: C’est un peu l’inconnu. Je prends l’exemple des joueurs qui ont été blessés lors d’un entraînement pendant un an. Il y a souvent des acteurs qui se croisent ou qui ont des pathologies de croissance. Ils ne jouent pas pendant un an. Nous avons des éléments qui sont sur la page depuis longtemps comme Corentin Tolisso, Rayan Cherki, Maxime Gonalons lors de l’entraînement. Amine Gouiri également qui avait récemment fait les Croisés. Enfin, j’utilise souvent l’exemple des longs temps d’arrêt quand on me dit qu’il y aura des conséquences, ils ont perdu un an. C’est arrivé à quelqu’un qui était absent pendant huit mois, voire un an, et qui a fini par devenir champion du monde, gagner une Ligue des champions ou devenir professionnel. Bien sûr, il peut y avoir un certain retard à court terme. Mais je me dis qu’à moyen terme, ils rattraperont leur retard.

FM: comment voyez-vous l’année de la réserve?

J-F.V: À mon avis, c’est l’équipe qui est peut-être la plus touchée par le manque de matches pour les adultes. N2 est un championnat exigeant pour les plus jeunes. Nous avons en moyenne 18 ans et demi. Souvent, ce sont les jeunes qui sont à la fin du cours. Parfois, quelqu’un est à la fin du contrat et peut être vu par le personnel professionnel ou par d’autres clubs. Nous avons eu la chance que quelqu’un puisse rejoindre le groupe pro assez rapidement en début de saison. Avec covid, le groupe pro a été assez divisé. Certains jeunes s’entraînent avec eux, et pour d’autres le staff N2 s’assure qu’ils peuvent continuer leur développement technique, cognitif, athlétique, etc. Nous avons fait neuf matchs de championnat en début de saison, et depuis janvier nous avons pu jouer contre les gymnases puis contre les adultes., en particulier les équipes qui sont encore en Coupe de France et en équipe nationale. Nous devons compenser un peu. Nous avons eu des périodes de développement un peu plus longues que d’habitude, car avec 30 matchs dans la saison plus les matchs de la Youth League habituellement, vous avez des périodes un peu plus restrictives. Cette saison, nous avons eu de la flexibilité dans l’organisation de notre programme, et par conséquent, l’équipe N2 a expérimenté d’autres modèles de développement très intéressants. On peut résumer que le fait qu’il n’y ait pas eu de bagarre était néfaste, mais que nous avons réussi à compenser en combinant quelques gros travaux de développement et une certaine amitié avec les adultes et le centre de fitness. Ce n’est pas l’idéal, mais le personnel N2 a profité de l’occasion pour travailler différemment.

FM: des jeunes issus de la formation se créent progressivement une place dans le groupe professionnel comme Maxence Caqueret, Rayan Cherki ou Melvin Bard. Encore une fois, c’est un bon message envoyé à l’académie et aux jeunes.

J-F.V: toute l’académie est fière. Chaque fois qu’un jeune arrive, c’est une fierté pour nous et tous les fans olympiques. Nous savons qu’il n’y a pas d’humeur. Quand ils ont fini et qu’ils jouent, c’est parce qu’ils ont montré qu’ils sont efficaces et qu’ils peuvent ajouter de la valeur dans un match. Dans notre culture aux JO, dans certains matches, il est bon de pouvoir lancer des jeunes lorsque les conditions le permettent. Quand on voit ces jeunes s’entraîner avec le groupe pro ou commencer à jouer avec eux, c’est une satisfaction de notre travail. On pense aussi à ceux qui ne sont pas aux JO, qui y sont allés en basse saison, et qui incarnent Amine Gouiri, Pierre Kalulu. C’est un plaisir d’avoir pu permettre à chacun d’accéder à un niveau professionnel et surtout de débuter sa carrière professionnelle. Ce que l’on oublie, c’est qu’il est très difficile de gagner à 20 ans dans une équipe de tête en L1. Un jeune de 18 à 20 ans ne sera pas le même lorsqu’il aura disputé cinquante matchs. L’expérience, gagner du temps de jeu est très important. Quand à un moment donné on ne peut pas avoir de temps de jeu aux JO, car il y a beaucoup de joueurs dans la même position, c’est une stratégie qui peut être une stratégie de prêt pour leur permettre d’acquérir de l’expérience et de devenir une valeur ajoutée pendant 22, 23 ans aux Jeux olympiques. On ne peut pas empêcher la fugacité physique des jeunes, sauf qu’il faut comprendre qu’un garçon de 17 ans qui a une maturité physique pour un joueur professionnel mature, n’a pas forcément la même maturité au niveau psychologique, et que il reste adolescent. dans un monde adulte. La nature fait bien les choses, et parfois il faut être patient pour pouvoir performer. Ensuite, le jeune garçon doit gagner du temps de jeu entre 19 et 21 ans. C’est super important. Aujourd’hui, je pense que c’est un axe majeur en matière de développement et de priorisation pour que nos jeunes, qui sont constamment figés, puissent à un moment donné atteindre le très haut niveau et avoir du temps de jeu. Et nous savons qu’aux Jeux olympiques, cela peut être complexe.

FM: le club a également profité des derniers mois pour signer de nombreux contrats ambitieux ou professionnels, comme Florent Da Silva notamment. Encore une fois, ce sont de bonnes nouvelles.

J-F.V: Ce sont des jeunes que nous suivons depuis très longtemps. Ils adorent le club, il est donc intéressant que la direction parvienne à trouver des compromis et des accords pour signer nos jeunes professionnels et joueurs potentiels. Mais la deuxième phase est que le joueur doit jouer, gagner du temps de jeu et avoir un départ sur un plan après l’entraînement, un démarrage sur un plan de carrière qui lui permet d’avoir 21, 22 ou 23 ans pour pouvoir valoriser le groupe pro. Certains peuvent le porter à 20 ans, d’autres après. Nous citons souvent Benzema ou des joueurs très précoces. Mais ils sont minoritaires par rapport à ce que font les acteurs en général. Ils s’installent dans des clubs entre 20 et 21 ans, et non entre 17 et 18 ans. Le joueur continue de s’améliorer et il faut être patient. La maturité vient avec le temps. Souvent, le joueur et son entourage iront trop vite. C’est un peu le souci d’une génération et des réseaux sociaux, de l’image. Nous pensons que parce que nous sommes dans le groupe pro et que nous entrons, nous sommes prêts à jouer un match. Le plan de carrière est construit étape par étape. C’est comme faire de l’exercice. Il faut penser en harmonie avec la direction du club et ceux qui s’occupent des professionnels pour savoir ce que l’on met en place pour que le joueur atteigne sa maturité et donne une valeur ajoutée à l’équipe. C’est ce qui est important, ce n’est pas seulement la signature du contrat.

FM: c’est peut-être utopique dans le football moderne, mais pensez-vous qu’un jour nous verrons un 100% olympique composé de joueurs entraînés dans le club?