La Ligue des vrais talents / France / Ligue 1 / SOFOOT.com

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Trois ans après son lancement sous des blagues parfois légitimes, le slogan « la Ligue des Talents » pour dénoncer le championnat de France ne fait plus rire personne en ce début de saison de Ligue 1, marqué par l’arrivée d’esthétiques comme Lucas Paquetá, Téji Savanier ou Payit Dimitri. Sans oublier les autres.

Pas Clément Gavard

Lundi 18 octobre

Paquetá, Savanier, Payet : l’avènement des artistes

Nous étions à la veille de la saison 2018-2019 lorsque l’annonce que la LFP avait légalement signé le championnat de France a suscité des moqueries faciles et quelques sourires gênants. « La ligue des talents », tant a été la découverte des leaders de l’époque pour développer la renommée de la Ligue 1 en Europe (la libération Farmers’ Alliance) et plus généralement au niveau international. Il s’agissait de faire briller l’élite hexagonale en mettant en avant tous ses acteurs, ou plutôt leurs talents. Drôle de stratégie à une époque où seuls les régulateurs un peu chauvins pouvaient expliquer sans sourciller que le multiplex hebdomadaire était de qualité. C’était en fait le Paris Saint-Germain et les autres, avec des flottements pour animer des week-ends souvent déprimants quand il s’agit de match. Oui, mais trois ans plus tard, ce slogan prémonitoire ne fait finalement plus rire personne : les artistes ont pris le contrôle d’une Talent Alliance – sans ironie là-dedans – plus excitante que jamais.

Les deux premiers mois de ce millésime 2021-2022 ne sont pas seulement extrêmement intéressants car cinq points séparent le deuxième (Lens) du quatorzième (Clermont) dans les tribunes. Le suspense est toujours un élément bienvenu pour ajouter de l’intérêt au championnat, mais l’excitation est ailleurs en ce début de saison. Au-delà des ambitions dans le jeu de nombreuses équipes, dont celles qui se sont lancées dans la voile en bas de tableau, la venue d’artistes sur les greens de France et de Navarre rend hommage à la Ligue 1. Ce n’est pas le cas. un week-end ici et là, c’est la ritournelle : l’esthétique a pris le contrôle de la Ligue 1 et a dirigé avec brio leurs équipes respectives.

Les autres avant le PSG

Cette dixième journée a été le tableau, entre le record du saut de Lucas Paquetá face à Monaco, le règne de Dimitri Payet au Vélodrome ou la vertu de Téji Savanier face au RC Lens de l’impressionnant Seko Fofana. Trois hommes pour contrôler un championnat et captiver tout le monde, à commencer par leurs adversaires, comme Franck Haise, également abasourdi par la performance du jaune peroxydé de La Paillade : « Savanier est un joueur magnifique et je n’ai pas attendu ce soir l’information.’ il joue avec beaucoup d’intelligence, de finesse, c’est un joueur de haut niveau.» La phrase balancée par Savanier en zone mixte après le succès de Montpellier et rapportée par L’Équipe révèle aussi un état d’esprit :« Comme vous le savez, je ne pense à moi, ces gars jouent pour les autres avant de jouer pour eux, c’est pour leurs partenaires, mais aussi pour le public.

Ceux qui avaient peur de voir la Ligue 1 se faire vampiriser par les stars parisiennes après l’arrivée de Lionel Messi aux côtés de Neymar et Kylian Mbappé cet été peuvent bien dormir. Si le PSG affiche un bilan exceptionnel sur le quart de la saison (27 points sur 30) – c’est aussi le petit point en ce début de saison, un tel Paris moyen ne devrait pas être si loin -, seul l’international français est en compétition avec les vraies stars depuis août. A eux deux, les amis sud-américains pèsent un petit but (pénalité), six de moins que l’unique table de chasse de Gaëtan Laborde, le meilleur gardien du championnat actuellement, le Stade rennais et… Montpellier (à égalité avec Valère Germain, c’est vrai) .