Toutes les offres étaient inférieures au prix de réserve, alors que Canal + et BeIn Sports avaient décidé de ne pas participer. La situation continue de s’aggraver pour le football français.
La situation continue de s’aggraver pour le football français. Après une interminable journée de délibérations au siège parisien de la Ligue de football professionnel (LFP), le verdict est tombé, implacable et cruel: l’appel d’offres pour la réattribution de la plupart des droits télévisuels de la Ligue 1 et de la Ligue 2 s’est avéré infructueux, a annoncé lundi 1er février le président de l’UNFP, le syndicat des joueurs, Philippe Piat, qui est également membre du conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP).
Le géant du e-commerce Amazon, la plateforme de streaming DAZN et le groupe Discovery avaient tous fait une offre, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de sources connaissant le dossier, mais celles-ci étaient insuffisantes. . « Les offres des candidats étaient inférieures aux prix de réserve à la fin du match », a déclaré le patron de l’UNFP, quittant le championnat lundi, sans révéler de nom.
Cet appel d’offres infructueux est un nouveau coup dur pour les clubs professionnels, qui anticipent déjà des pertes de 1,3 milliard d’euros en fin de saison, entre la pandémie et la crise des droits de télévision.
Désormais, les négociations se feront d’un commun accord pour l’attribution des droits, a précisé Philippe Piat, membre du comité de pilotage de l’appel d’offres. De son côté, la LFP s’est donnée «quarante-huit heures de réflexion pour définir les prochaines étapes de la commercialisation de ses droits», a-t-elle précisé dans un communiqué.
Boycott de Canal + et BeIN Sports
Les candidats à la reprise des droits TV du football français avaient jusqu’à lundi pour se faire connaître. Selon les informations de L’Equipe et de Franceinfo, les deux principaux diffuseurs ces dernières années, Canal + et BeIN Sports, avaient décidé de ne pas participer à l’appel d’offres pour reprendre les droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue. 2 de tout ou partie des matchs négligés par Mediapro.
Ce dernier avait été déclaré défaillant en décembre. Le groupe sino-espagnol a remporté le précédent appel d’offres, en 2018, pour plus de 800 millions d’euros par an et détenait les droits de diffusion de 80% des L1 et L2. Mais il s’était montré incapable de régler ses délais cet automne et avait négocié son retrait. Jean-Michel Roussier, le directeur de la rédaction de Téléfoot, avait participé à l’appel d’offres en son nom propre dans des termes qui restent à préciser, selon L’Equipe.
Mediapro avait logiquement confirmé à l’AFP qu’il ne faisait pas partie des candidats, même si sa chaîne Téléfoot continue de diffuser les matchs pendant cette période de transition, au moins jusqu’au 3 février.
A très court terme, il faudra se prononcer en urgence sur les modalités de diffusion de la journée de championnat prévue le week-end prochain et marquée par le clasico de Ligue 1, entre Marseille et Paris-Saint-Germain, dimanche 7 février. Une extension de Téléfoot sera-t-elle une option? Le groupe M6 en a également profité pour proposer à nouveau ses services « pour ne pas priver le public du match », selon leur patron, Nicolas de Tavernost.
Recours Canal +
Pour la Ligue de football professionnel (LFP) et les clubs, l’absence d’offre de Canal + et BeIN Sports était quasiment le pire des cas.
Cette inquiétude deviendra d’autant plus forte que la LFP et Canal + sont en plein contentieux juridique sur les termes de l’appel d’offres et que BeIN, par son manque d’offres lundi, semble avoir définitivement pris le parti de la chaîne cryptée. . Canal +, qui diffuse les 20% restants de la Ligue 1 pour 330 millions d’euros par an, estime en effet avoir « surévalué » la valeur de ces matches dans le cadre de 2018 et souhaite que tous les matches se déroulent en compétition un appel d’offres mondial.
Le groupe a saisi le tribunal de commerce de Paris à cet effet, avec une audience prévue le 19 février qui pourrait invalider la procédure a posteriori. Et l’Autorité de la concurrence a confirmé lundi à l’AFP qu’elle avait également été saisie par Canal +, sans plus de détails, comme le rapporte le quotidien Le Figaro ces derniers jours.