Ligue 2: « 65% de nos revenus proviennent des droits TV », Ahmet Schaefer, président de Clermont Foot

Ligue 2: "65% de nos revenus proviennent des droits TV", Ahmet Schaefer, président de Clermont Foot

Sportivement, tous les feux sont au vert à Clermont Foot 63. Installé sur le podium de la Ligue 2 après 23 journées, le club auvergnat est l’un des prétendants aux barrières d’entrée, voire à une montée directe dans l’élite. Le fruit d’une politique sportive et économique cohérente menée par le président suisse Ahmet Schaefer et sa garde rapprochée.

Propriétaire de Austria Lustenau (D2 autrichienne) et du FC Vendsyssel (danois D2), Schaefer a tissé sa toile en Europe et ailleurs. Sans devenir fou mais avec un modèle économique qui porte ses fruits sur le terrain.

Le seul inconvénient, et il est de taille, est le fiasco Mediapro. Après le retrait du groupe sino-espagnol, les discussions avec la Ligue de football professionnel se poursuivent pour trouver un diffuseur et un acquéreur des droits. L’enjeu est de taille pour Clermont Foot, puisque les droits TV représentent 65% des revenus financiers du club. Ahmet Schaefer confié à France Bleu Pays d’Auvergne

Avant de parler d’argent, parlons de la terre. Vous devez être très satisfait de la saison de Clermont Foot, avec de nouvelles ambitions?

Oui nous étions déjà très satisfaits la saison précédente, malheureusement le championnat a été arrêté à 10 jours de la fin. Nous étions déjà sur une très bonne dynamique. Lorsque nous avons repris le club le 4 mars 2019, nous avons annoncé que nous aimerions jouer les play-offs plus régulièrement pour augmenter la probabilité de remonter entre trois et cinq ans. Cette saison, nous avons pris un bon départ. Nous venons de battre Troyes. Il y a un gros match entre Troyes et Toulouse. Maintenant c’est à nous de faire la différence avec les « petites équipes » citées à venir. Il faut garder cette cohérence et cette synergie. Les automatismes (de la saison dernière) pourraient être sauvegardés et développés. Nous avons gardé le même cadre.

Ahmet Schaefer et la saison de Clermont Foot

Sur le terrain tout va bien, dans les coulisses, cependant, il y a de quoi s’inquiéter. Le football français se trouve en grande difficulté face au fiasco des droits de télévision.

Nous sommes très inquiets. Même si on est en Ligue 2, ça nous touche … Mediapro n’est plus là, mais c’est du passé. Nous sommes préoccupés à plusieurs niveaux. Déjà, la billetterie a un grand impact sur nous. Heureusement, les sponsors nous sont restés fidèles. Ils sont satisfaits des services sportifs qui leur sont proposés. Si l’on considère que 65% de nos revenus proviennent des droits TV, nous sommes bien sûr extrêmement inquiets, car nous n’avons pas de visibilité. Vous savez, lorsque vous dirigez une entreprise, vous décidez de diriger une opération de marketing ou d’augmenter le budget, au moins c’est vous qui dirigez les choses. Là, nous mettons les compétences entre les mains de certaines personnes qui ont pris une décision pour les quatre prochaines années et qui ont un impact sur 40 clubs … Il existe plusieurs mécanismes pour préserver la trésorerie ou augmenter le chiffre d’affaires. , mais après un certain temps, nous devrons rembourser les prêts, c’est donc très difficile.

Peut-on espérer une issue favorable avec un tel sac de nœuds?

Nous attendons les résultats d’un commun accord avec certains diffuseurs et nous essayons de trouver la meilleure solution. Nous faisons également confiance à Vincent Labrune (NDRL: président de la LFP) qui obtiendra des résultats. pour vraiment avoir cette visibilité qui fait actuellement défaut. Nous avons également des responsabilités envers nos employés.

Tout ce contexte économique compliqué peut-il ralentir vos ambitions?

Nous restons prudents mais nous avons une ambition. Nous restons humbles mais déterminés. Celles-ci ont des valeurs propres à l’Auvergne. Il y a un parallèle avec la Suisse. On travaille dur, il n’y a pas trop de bling bling. Nous essayons de garder nos paroles. On essaie de travailler dans la sérénité, même si avec nos résultats sportifs, c’est de plus en plus difficile (mais c’est positif), car on est dans le focus.