Ligue 2: Toulouse expérimente les fumigènes « légaux » pendant un match

Ligue 2: Toulouse expérimente les fumigènes "légaux" pendant un match

En accord avec la direction et le club, seize supporters toulousains souffleront de la fumée avant le match contre Grenoble, ce samedi (15h, 8e journée de Ligue 2), dans le cadre des modèles de modélisation et de suivi.

Il y aura de la fumée dans l’air ce samedi au Stadium de Toulouse. Et cela n’affectera pas les finances du club ou les dossiers des supporters. Le match entre le TFC et Grenoble (15h, 8e journée de Ligue 2) sera le théâtre d’une manifestation à l’usage de la fumée. A l’entrée de l’équipe, seize grands bus de soutien et de santé s’arrêteront en bas du virage Brice-Taton, dans une zone dédiée, à cinq mètres du public avec de la fumée « craquelée » et des feux de Bengale.

Chacun sera armé de gants de protection. Un professionnel du feu (il possède le certificat F4T2, le plus complet du domaine), après une matinée de rencontre avec eux, observera l’action. La pyrotechnie arrivera au stade trois heures avant le départ de la course avant d’être remise à seize bénévoles. Les pompiers seront postés à proximité.

Toutes les autorités ont donné le feu vert

Le nouvel événement a vu le jour sur l’application de TFC, qui est en partenariat avec ses Ultras depuis des semaines pour porter ces événements célébrant le règlement et permettant à chacun d’être satisfait. Un gros travail de préparation a été nécessaire pour obtenir le feu vert de la direction. Et ils avaient beaucoup à convaincre : le gouvernement, la Direction générale de la sécurité publique et la Ligue de football professionnel, ainsi que le chef de la défense du club toulousain, Régis Dupont. Leur consentement a été accepté.

L’histoire est celle de supporters toulousains, qui sont depuis longtemps en « guerre » avec l’ancien régime. Tous les rendez-vous fumés au Stade ont donné lieu au dépôt d’une plainte par le club, faisant principalement preuve de bonne foi et limitant les sanctions de la commission de discipline. En septembre 2019, quatre supporters ont été interpellés par la police aux petites heures du matin et emprisonnés pour avoir installé des fumigènes lors d’un match avec Dijon. L’interdiction du stade a été annoncée, ainsi que des convocations devant le tribunal.

Une relation pacifiée entre les supporters et la nouvelle direction

Certains sont toujours confrontés à cette interdiction, qui a évolué avec la maladie de Covid et les portes closes de la saison passée. Depuis, avec l’arrivée du nouveau dirigeant en juillet 2020, les relations se sont apaisées. Les rencontres et les échanges sont nombreux et aboutissent à ce modèle.

« La réflexion est : comment résoudre ce problème entre les supporters, le club et la direction ?, a expliqué Olivier Jaubert, directeur général du club. Nous avons introduit cette démarche fin juillet lors de la rencontre avec les supporters, nous leur avons dit : ‘ Travaillons ensemble. Nous ne pouvons pas vous protéger lorsque vous fabriquez une bombe fumigène parce que c’est illégal, par contre, nous sommes prêts à travailler pour aller un jour à une observation spéciale dans des situations où les supporters peuvent casser la fumée sous la protection d’agents de sécurité, et d’extincteurs, etc.… ‘ »

« C’est très restrictif, mais c’est un premier pas »

L’effort a été bien accueilli par India Tolosa, le principal groupe d’ultras qui commencera à fabriquer des bombes fumigènes samedi. « On a suivi parce qu’on s’oppose à ce que les gens arrêtent de fumer, explique leur président, Alex. Quand on nous a proposé un projet sans risque en retour, on ne pouvait pas dire non. « Il y a un peu de méfiance dans le groupe. Nous ne sommes pas habitués à permettre les choses. C’est encadré et très limité, mais nous pensons que c’est un premier pas pour quelque chose de mieux à l’avenir. »

Rappelez-lui que le danger des bombes fumigènes est « leur interdiction » qui pousse ceux qui les ont fait craquer à se cacher et à agir en violation des lois sur la sécurité. Il participera à cette initiation avec curiosité et un peu de plaisir. « Les gens apprendront à utiliser des bombes fumigènes lorsqu’ils en ont fait exploser des centaines ou des centaines dans le passé, ce qui est assez amusant », a-t-il conclu. Ensuite, les résultats de cette opération qui, pour l’instant, n’a qu’une seule phase prévue, devront être tirés ce samedi.