Interrompu à Strasbourg entre les deux matches, Neymar a abordé le double face contre le Bayern sans le rythme dont il a habituellement besoin pour montrer la meilleure version de lui-même. Contre Lille en championnat, c’est le Neymar d’alors, qui l’agace, qui force ses dribbles et gagne sans cesse, même lorsque la situation ne l’exige pas. Alors à l’approche de ces quarts de finale, on pourrait s’inquiéter de l’attitude du Brésilien. Auteur d’un match appliqué à la première étape, il a remplacé la couverture mardi au Parc des Princes, pendant 90 minutes d’un très haut niveau.
De l’espace entre les lignes
Dominé et scindé en deux au match aller, le PSG a abordé le match retour avec plus de prudence. Acceptant davantage que le Bayern s’installait dans leur camp, les Parisiens exploitaient la structure opposée. Les Bavarois, comme d’habitude, ont attaqué plus de 4-2-4 et laissé de gros écarts derrière leur double pivot. Des espaces dont Neymar et Mbappé ont grandement bénéficié, le premier arrêt et le deuxième plongeon, qui se sont combinés rapidement et verticalement en profondeur, souvent avec Draxler ou Di María comme manager.
Un circuit de passages en triangle, d’autant plus visible que le côté bavarois est monté, permettant à son côté d’entrer dans le demi-espace. Les Parisiens ont alors pu s’exprimer contre la dernière ligne opposée, asymétrique, en fixant le côté opposé puis en inversant pour supprimer la dernière ligne ou par la profondeur directement derrière le dos du côté vaincu pour gagner rapidement des mètres.
Une illustration ici de l’espace entre la ligne défensive et le double pivot bavarois occupé par Neymar une grande partie du match
En raison de cette position centrale, Neymar était naturellement le point de référence des immeubles parisiens. Que ce soit lors du redémarrage ou lors d’une transition, il était constamment sollicité pour ce double pivot et, lorsque le Bayern se regroupait plus bas, il trouvait également des espaces, devant le double pivot cette fois. Ce premier pas vers Neymar, souvent permis par la précision technique des Parisiens, a initié de nombreuses opportunités pour les calculatrices.
Servi de côté, Diallo nous sert l’un de ses nombreux crochets internes du match sur Sané et retrouve Neymar derrière le dos de Kimmich.
Et sans se limiter à un rôle de joueur unique, la coordination de ses courses avec celles de Mbappé, et la façon dont les deux joueurs se comprenaient le faisaient souvent se déplacer comme un attaquant qui allait caler, s’approfondir et servir de troisième. homme. Un scénario de plus en plus vu au fur et à mesure que le jeu avançait, une façon de varier les fautes et d’être de plus en plus imprévisible.
Comme le PSG a découvert une nouvelle arme dans les profondeurs où il a favorisé l’utilisation de Mbappé. Les statistiques de tournage en témoignent: 6 pour Neymar, 1 seulement pour Mbappé. Parmi eux, ils ont été punis dès qu’ils ont été autorisés à parler et leur menace a même contraint le Bayern à être plus prudent dans son approche défensive.
En effet en seconde période, Alaba et Kimmich ont évolué plus bas sans le ballon pour encadrer Neymar avec le défenseur central Lucas Hernandez, gardant la pression. On peut voir dans les deux captures d’écran sur la couverture de Neymar par les deux milieux de terrain lorsque le PSG a le ballon. La position plus axiale d’Alaba ouvre cependant un espace dans lequel Di María vient appeler, Neymar est en deux temps.
Sur les deux prises ci-dessous, la position de Kimmich en première période puis en deuxième période, où il est plus en retrait. Au final, l’adaptation du Bayern à leur premier demi-récital ne s’est pas avérée efficace et la partie allemande n’a jamais réussi à empêcher Paris de trouver son métronome.
En électron libre
Mais si le match de Neymar est si impressionnant, c’est aussi parce qu’il a fait preuve d’une grande complétude. Il était le Parisien le plus recherché avec 85 ballons touchés, et comme le montre la représentation ci-dessous, il était dans un vaste champ. Profitant d’une grande liberté de position, il souhaitait parfois occuper d’autres espaces dans la largeur. Par exemple, il a été observé le long de la ligne de touche, se coordonnant avec un stand de Draxler aspirant Pavard à plonger et à se voir servir profondément.
Neymar a touché 85 ballons avec une grande diffusion.
Le Brésilien a également montré une humeur irréprochable pour cette rencontre. Défensivement, il s’est toujours repositionné et est même venu appuyer à quelques reprises sur la ligne de fond avec Mbappé, avant d’abandonner cette idée pour la suite du match devant l’inefficacité de cette pression. Nous l’avons également vu compenser lors d’une transition lorsque Draxler ou Bakker étaient en retard. Et quand le bloc parisien a pu souffrir dans une période allemande forte, il a été la raison pour laquelle il n’a pas renoncé à ses efforts, les réalisant constamment avec sa capacité à faire demi-tour rapidement et à trouver les bons appels.
Cherché après la récupération du ballon, il a également pu aider à la récupération lorsqu’il le jugeait nécessaire, sans en abuser. Alors même que Navas prolongeait, comme cela arrivait souvent en seconde période, il a tenté en vain de retrouver Neymar. Le Bayern a pris soin de marquer le joueur et il est devenu presque inaccessible sans mouvement ni passe avant.
Et quelle meilleure action que celle-ci, à la 53e minute, où il a raté de peu le ballon sur une passe de Di María, pour décrire son match. Un acte au cours duquel Neymar est le premier leveur, un dribbleur de Müller et Kimmich, un joueur faisant un changement pour Mbappé et finalement presque un buteur au point de penalty.
Dans tous les rôles, Neymar sera le patron du jeu et le garant de l’esprit, pour ce qui est sans aucun doute sa plus grande soirée à Paris.