Alors que douze grands clubs européens s’apprêtent à officialiser leur projet de Super League, la LFP et la FFF ont annoncé ce dimanche leur opposition à cette nouvelle compétition, même si aucun club de Ligue 1 n’est encore inscrit. Une condamnation qui rejoint celles des principaux championnats d’Europe, inquiètes de l’attractivité de leur football national.
« Un acte criminel contre les fans de football ». Juste ça. Gary Neville s’est exprimé avec beaucoup d’émotion ce dimanche sur Sky Sports. Comme beaucoup d’observateurs, l’ancien défenseur de Manchester United s’est dit dégoûté par le plan de Super League que douze clubs européens sont sur le point d’annoncer. Cette nouvelle compétition, conçue pour concurrencer la Ligue des champions et permettre à ses membres fondateurs d’empocher plus de victoires, n’est pas encore officialisée.
Mais le Real Madrid, le Barça, l’Atlético de Madrid, l’Inter, l’AC Milan, la Juventus, Manchester City, Manchester United, Arsenal, Liverpool, Chelsea et Tottenham auraient accepté de lancer la ligue semi-fermée. De quoi provoquer une onde de choc mondiale. Et une vague de réactions indignées. A commencer par les ligues nationales, forcément soucieuses de l’attractivité de leurs championnats. Il est difficile d’imaginer les meilleurs clubs du continent s’affronter toute l’année, tout en restant pleinement impliqués dans leurs compétitions nationales.
« La disparition d’un système basé sur le mérite sportif »
Bien qu’aucun club de Ligue 1 n’ait encore souscrit à la Super League, la Fédération française de football et la Ligue de football professionnel ont publié une déclaration commune exprimant leur opposition au projet: «Les rêves hégémoniques d’une oligarchie entraîneront la disparition d’un système européen qui a permis au football un développement sans précédent sur le continent européen En rompant cet équilibre, le projet Super League mettra fin à un système basé sur le mérite sportif et qui a su mettre en place des mécanismes de solidarité avec toutes les fédérations européennes. La FFF et la LFP rappellent que la base des championnats nationaux contribue au développement de tout le football. En France, à travers des mécanismes de solidarité, le football professionnel irrigue tous les sports et le football amateur. «
La Liga veut « empêcher que ça arrive »
Alors que six de ses clubs aspirent à la Super League, la Fédération anglaise a envoyé un message cinglant. En guise d’avertissement. « Nous n’autoriserons pas la tenue d’une compétition qui porte atteinte au football anglais et nous prendrons toutes les mesures juridiques nécessaires pour protéger l’intérêt général du football », indique le communiqué.
Même constat pour la Premier League, bien décidée à lutter contre une proposition «qui attaque le principe de la concurrence ouverte et basée sur le mérite sportif». « Nous allons travailler avec les supporters, la fédération et d’autres parties prenantes, ici et à l’étranger, pour défendre l’intégrité et les perspectives d’avenir du football anglais, dans l’intérêt du football », annonce la Ligue anglaise.
En Espagne, Javier Tebas s’est également imposé contre les «gourous de la Superleague», s’attaquant à «leur égoïsme et leur manque de solidarité». « Nous examinerons toutes les mesures disponibles, à tous les niveaux, judiciaire et sportif, pour éviter que cela ne se produise », assure le président de la Liga. Même si ses clubs ont pour le moment décidé de ne pas rejoindre la Superligue, la Ligue allemande a voulu se montrer solidaire de ses voisins: «L’intérêt économique d’une poignée de clubs en Angleterre, en Italie et en Espagne ne doit pas conduire à la disparition des structures établies. du football européen. Il serait irresponsable de causer des dommages irréparables aux ligues nationales, base de notre football européen « .