Thauvin, je t’OM moi non plus / Ligue 1 / J37 / ASSE-Marseille / SOFOOT.com

Thauvin, je t'OM moi non plus / Ligue 1 / J37 / ASSE-Marseille / SOFOOT.com

Après huit ans de relation (en dehors d’une courte pause à Newcastle), Florian Thauvin a annoncé sa rupture avec l’OM. Un résultat attendu pour une histoire mouvementée qui a commencé à première vue par l’amour, avant de sombrer progressivement dans l’obscurité et l’incompréhension. Tantôt magiques, tantôt électriques, les couples Thauvin-OM se séparent. Et il y a forcément une page de l’histoire du club qui est retournée.

Regardons les choses en face: cette pause, tout le monde l’a vu venir, et il en arrive certainement trop au bon moment avant la fameuse saison. Florian Thauvin n’a pas ressemblé à ça à l’OM depuis sa campagne de Ligue des champions complètement ratée. En fin de contrat, le champion du monde 2018 avait la tête ailleurs ces derniers temps et il faut dire que le club n’a pas fait grand-chose pour le garder dans leurs bras. Thauvin, dragué de tous côtés pendant quelques années par les beaux Italiens (Milan, Naples) ou Espagnols (Séville, Atlético) et regardé par certains clubs français, a finalement succombé au charme de la nouveauté: après cela, il a laissé tomber l’Olympique de Marseille. Huit Vivant ensemble pendant des années pour embrasser les tigres de Monterrey, au Mexique. La fin d’une relation inachevée.

Le meilleur depuis Bokšić

Le meilleur depuis Bokšić

Ces dernières semaines, Marseille et son président Longoria – encouragés par Sampaoli – ont utilisé leurs dernières forces pour garder la bien-aimée. Vaine. Au lieu de s’étendre pendant cinq ans et de devenir «Totti de l’OM» comme il l’a dit en privé, Thauvin a opté pour un changement radical de vie en rejoignant le Mexique pour le même mandat à 28 ans. Un choix à la fois romantique et romantique, car c’est là qu’il retrouvera son ami André-Pierre Gignac et découvrira un championnat qui a grandi dans un vrai pays de football, mais aussi pragmatique avec un salaire de cinq millions d’euros par an, le L’OM aurait pu lui proposer. Et qu’aucun club européen ne lui aurait reproché a priori ce foutu plafond de verre que Thauvin n’a jamais brisé à Marseille. Cela explique les réactions mitigées à l’annonce de son départ. De toute évidence, le chemin est taché. Il peut être ennuyeux de monter sur scène avec le maillot de quelqu’un d’autre trois matchs avant la fin de la saison. Pourtant, c’est une chemise que Gignac fait remarquer aux yeux des Marseillais depuis six ans.

Si le timing n’est peut-être pas le bon de ce point de vue, l’OM risque encore d’avoir une épine dans le flanc pour la fin de saison. Son cas résolu, l’ancien Bastiais ne peut jouer gratuitement que pour soigner son départ en quittant le club en Ligue Europa la saison prochaine. La meilleure façon d’oublier rapidement le mauvais timing. À huis clos, lui sauvera un éventuel bronca, même si Thauvin aurait certainement eu droit à une standing ovation générale, plus en phase avec son passage à l’OM. Car au moment du bilan il n’y a pas de photo. En 279 matchs, Flotov a dessiné du caviar 86 fois pour 61. Certes, les statistiques ne sont pas tout, mais cela cause quand même. C’est simple: statistiquement parlant, c’est le meilleur joueur marseillais de la dernière décennie. Et même le XXIe siècle, culminant avec sa saison 2017-2018, a été rythmé par 22 buts en championnat. Au total, plus Marseillais en Ligue 1 depuis Bokšić en 1993. Néanmoins, les Olympiens ont beaucoup moins de Thauvin dans leur cœur que Mamadou Niang, Didier Drogba ou Fabrizio Ravanelli.

Pas de titre, pas de panthéon

Pas de titre, pas de panthéon

Alors, que manquait-il pour faire de l’aventure entre Thauvin et Marseille une histoire d’amour passionnée? L’étincelle, à savoir un titre. Florian Thauvin, finaliste de la Coupe de France 2016 et de l’Europa League 2018, n’a pas gagné à l’OM. C’est pourquoi beaucoup ne le placent pas spontanément dans le panthéon du club lorsqu’il s’agit de rejoindre le Mexique. Bien qu’il soit le treizième meilleur buteur de son histoire, il n’a jamais triché sur le terrain, même s’il n’a jamais caché le micro. Il manquait également des déclarations d’amour spontanées et enflammées pour l’OM et son peuple. Arrivé au LOSC (dont il vient de se souvenir) après une confrontation sans précédent, Thauvin a toujours vraiment aimé l’OM sans jamais le montrer autrement qu’à travers ses stats. Suffisant pour certains, pas assez pour d’autres qui se souviendront de sa longue famine dans les grands jeux, de ses périodes de doute et de ses débuts compliqués. Comment nous nous souvenons de Papin.

76 – Florian Thauvin avec Marseille en Ligue 1: 76 buts – meilleur total pour un joueur de l’OM au 21e siècle 225 matchs – deuxième plus grand total pour un joueur de champ de l’OM au 21e siècle derrière Mathieu Valbuena (242) Tigres. @FlorianThauvin pic.twitter.com/DBfwZJzzek

Avec trois matchs restants, et bien qu’ils n’étaient pas des amoureux passionnés, il n’est pas trop tard pour se faire de bons amis. Il serait également malhonnête de lui laisser porter toute la responsabilité de cette rupture dont le blâme est partagé. Souvent ciblé par des critiques sur les réseaux sociaux qui n’ont pas été agrandis (et donc soutenus) par le club pendant son année blanche en raison d’une blessure en 2019-2020, indiquée par le statut de «Marseillais pour la vie» de Payet, dégoûté par la direction Payet, Eyauud, qui a sans doute fermé les portes à son apogée en réclamant plus de 80 millions d’euros pour son départ, s’ennuyait avec Thauvin. Au fond, sa décision de laisser l’OM libre et de participer à un championnat considéré comme secondaire dans la fleur de l’âge ramène principalement Marseille à sa dure réalité: si Thauvin n’était pas convaincu de revenir, c’est parce que les ambitions du club n’ont pas motivé. .

Deux entités en miroir

Deux entités en miroir

Dans tous les cas, le divorce est signé. Au moins Flotov avait la délicatesse de ne pas rejoindre un rival (certains clubs français cherchaient), et il a fait le choix de la vie en rejoignant un club qui a l’air de partir. Cela le dissuadera d’un éventuel retour douloureux au Vélodrome à la Valbuena. Avant que les supporters marseillais ne profitent de lui pour les trois derniers vols, ils peuvent déjà voir dans un look rétro que Thauvin a réussi à performer à Marseille au fil du temps après des débuts ratés. Il ne faut pas non plus oublier qu’il a souvent porté l’équipe et a sorti l’OM des situations malmenées. Certains de ses 86 buts resteront dans les mémoires. Comme dans l’épopée C3 ou dans les classiques, surtout l’automne dernier à Paris.

On ne peut que le remercier pour ces moments de joie, ces frissons, ses buts souvent spectaculaires au milieu d’années trop sombres pour le club. Car si la flamme s’est progressivement éteinte avec le temps, c’est Florian Thauvin qui l’a souvent ravivée avec ses flashs ingénieux ces dernières années. Au final, Thauvin symbolise à lui seul l’OM de la dernière décennie à travers ses hauts et ses bas: un club ambitieux qui a rarement atteint ses ambitions. Cet effet miroir éclabousse son départ, qu’il a vécu comme un soulagement, comme le début d’un nouveau chapitre devenu nécessaire. Bonne chance à l’artiste.